Orphelinat Flamme d'Amour au Bénin
avec Bernadette Ehouinsou
C'est en 2008 que Bernadette Ehouinsou a donné le nom de Flamme d'Amour à son orphelinat. Nous ne le savions pas jusqu'à tout récemment alors que nous avons connu son fils prêtre Père Gilles, ordonné prêtre en 2012. Stéphanie Dessaint qui coordonne le groupe de prière de la France, avait demandé au Père Gilles de prendre soin du Mouvement Flamme d'Amour en France, il a alors accepté.
Voici un bref aperçu de l'historique de la mission d’orphelinat de la Flamme d'Amour au Bénin.
En République du Bénin comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, il y a le phénomène des « enfants de rue ». Ces enfants sont issus de familles extrêmement pauvres qui les abandonnent au bas-âge, faute de moyens financiers. Dans les villages et hameaux, des femmes font leur accouchement à domicile car n’ayant pas le nécessaire pour faire l’option d’un centre de santé ou d’une maternité. D’autres encore font leur accouchement dans les maternités et abandonnent les bébés à la faveur de la nuit car elles sont incapables de payer les frais de maternité ou simplement parce qu’elles se sentent abandonnées par les auteurs de leurs grossesses et craignent de se retrouver seules à garder leurs bébés.
Bernadette Ehouinsou ayant exercé durant une quarantaine d’année le métier d’infirmière et de sage-femme, elle a connu et géré ce drame d’abandon de bébés durant toute sa carrière. Elle se retrouve avec des bébés abandonnés et les récupère à la maison.
En outre, il y a eu l’épineux problème du VIH/SIDA qui a décimé plusieurs parents faisant des centaines et de milliers d’enfants orphelins. Étant agent de santé, Bernadette a aussi géré de nombreux cas et a récupéré plusieurs orphelins victimes de cette pandémie.
Il y a des cas plus extrêmes : des bébés jetés par leurs mamans dans des sacs poubelles ou dans des marchés publics parce que les mamans sont pour la plupart des filles adolescentes ou des élèves qui n’ont aucune possibilité de garder ces enfants.
Son fils prêtre, le Père Hervé a commencé par s’engager à ses côtés en 2011 car il voyait les possibilités financières de sa maman s’amenuiser du fait de son admission à la retraite. Il a donc commencé par porter ce projet hors du cadre familial et à le faire connaître à ses amis et connaissances à l’extérieur.
Ensemble, durant ces vingt dernières années, nous avons pu récupérer et scolariser 822 enfants (garçons et filles) de 0 mois à 16 ans. Après l’obtention du BEPC ou du Baccalauréat, nous les orientons vers des formations professionnelles telles que la maçonnerie, la menuiserie, la restauration, la couture, le petit commerce, etc. Les études supérieures étant très onéreuses et nécessitant le déplacement des enfants des villages vers la Capitale, il nous est difficile de nous engager pour cela. Toutefois, nous continuons à prendre en charge ceux et celles qui excellent vraiment dans les études et manifestent le désir d’aller à l’université. Nous en avons actuellement 4 qui se spécialisent dans l’assistance sociale, l’hôtellerie et le stylisme.
A la date d’aujourd’hui, nous avons à charge 24 enfants dont 18 filles et 6 garçons répartis dans 6 familles puisque nous n’avons pas assez de chambres pour abriter autant d’enfants. La maison familiale de Bernadette ayant toujours servi de cadre à cet orphelinat depuis des décennies, 8 enfants y vivent de façon permanente. Tous les autres enfants s’y retrouvent chaque premier dimanche du mois et les jours de fêtes. Précisons que les 24 enfants constituent en réalité ceux qui sont à la charge directe de l’orphelinat. Sinon il y a plusieurs autres enfants orphelins que les familles nous présentent, auxquels nous apportons de l’aide sans pouvoir nous engager totalement à cause de nos moyens limités. Pendant les fêtes de Noël, il nous arrive, selon nos moyens, de louer une salle communale ou des salles de classes d’une école pour rassembler beaucoup d’orphelins et leur offrir un repas de fête.
Le beau rêve de Bernadette est d’arriver un jour à garder tous les orphelins dans cette maison. La maison étant un rez-de-chaussée pouvant prendre un ou deux étages, on pourrait à l’avenir, si les moyens le permettent, augmenter le nombre de chambres. En outre, il y a un domaine vide déjà clôturé qui jouxte immédiatement la maison. Si on peut acquérir ce domaine et y construire un orphelinat en bonne et due forme, ce sera à la plus grande satisfaction de tous. Le projet initié depuis 40 ans continue donc de faire son petit bonhomme de chemin au gré de la Providence Divine.
L’orphelinat est situé au cœur de la ville historique d’Abomey, au sud du Bénin, au quartier Djimè, quartier du roi Béhanzin. Ce quartier abrite un site touristique qui retrace toute l’histoire de l’ancien Dahomey : l’actuel Bénin.
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En attendant la concrétisation de ce rêve de mettre tous les enfants dans un même cadre de vie afin d’assurer au mieux leur encadrement, nos besoins ordinaires sont entre autres :
1) La nourriture (c’est le plus difficile à pourvoir). Nourrir les enfants durant une année est un vrai sacerdoce surtout dans ce pays où la misère atteint des proportions alarmantes. Il nous faut des céréales : maïs, riz, haricot ; des pâtes : spaghetti, macaroni, couscous ; des tomates et boîtes de conserve. Les jours de fêtes (Noël, Pâques, Pentecôte et autres), tous les enfants se retrouvent chez maman pour partager un bon repas.
2) Les soins médicaux : les enfants tombent souvent malades : fièvre, paludisme, maux de ventre, maux de tête, etc. Nous avons besoin de médicaments pour les soigner.
3) Les habits : les enfants manquent de vêtements ; il leur en faut pour la maison, l’école, l’église, les jours de fêtes, etc.
4) Les moyens financiers : nous sommes parfois à court de moyens financiers pour payer la scolarité des enfants. L’école coûte chère ; la contribution scolaire, les fournitures (cahiers, livres, bics, crayons, etc) et l’encadrement à domicile par certains enseignants dans le but d’assurer une mise à niveau pour les enfants qui ont du mal à suivre. Nous faisons une contribution financière aux familles qui ont accepté de garder les enfants que nous avons placés chez elles. C’est une mission commune, néanmoins, elles ont besoin par moments de nos encouragements.
Nous serons très heureux de vous accueillir, de vous connaître et de vous faire voir sur place les réalités d’ici. Vous allez avoir beaucoup de bonheur au contact de ces enfants innocents et très joyeux !
Viviane Adahê
Diplômée en santé publique
Technicienne en eau, hygiène et assainissement
Éducatrice des enfants
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